Arles, samedi 8 septembre
6 toros de Victoriano Del Rio pour
Juan Bautista : 2 oreilles et une oreille
Sébastien Castella : silence et 2 oreilles après deux avis
José Maria Manzanares : quelques sifflets et silence
Les deux matadors de toros français Juan Bautista et Sébastien Castella sont sortis a hombros des arènes d'Arles à l'issue de la corrida goyesque.
Le rendez-vous était attendu par l’aficion. Il a finalement pas eu la finalité tant espérée, malgré cinq trophées. Les trois obtenus par Juan Bautista seront certainement considérés comme généreux, mais le public venu en masse a voulu rendre un bel hommage au maestro qui a annoncé sa retraite un peu plus tôt dans la journée. L’Arlésien va couper deux oreilles d’un premier adversaire aux charges irrégulières et parfois dangereuses. Ses bonnes séries à droite fatigueront assez rapidement le Victoriano Del Rio qui aura davantage de difficultés à passer à gauche. Un manque d’émotions comblé par un recibir dont seul Bautista en a le secret. Avec un public acquis à sa cause, deux oreilles tombent après un avis.
L’ambiance va nettement se refroidir avec Sébastien Castella. Le Biterrois reçoit son adversaire avec de bonnes séries de véroniques saluées par l’assistance. Mais face à la faiblesse du Victoriano, le maestro ne parvient pas à enchainer les séries malgré quelques derechazos de bonne facture. Son entère mettra fin à un terne combat, après avis.
José Maria Manzanares entre alors en piste, auréolé de son triomphe à Valladolid la veille. Mais le combat n’aura pas lieu. Et ce, dès la pique : sans charge sur la première, c’est ensuite le picador qui s’est manqué. Prémices d’une faena sans aucun liant ni saveur. La faiblesse du Victoriano empêche l’Espagnol de dessiner une quelconque série, bien qu’il se soit employé vocalement pour attirer son adversaire. Déroute complète pour le maestro aux aciers : 5 pinchazos et une demi-lame qui vont entraîner une bronca dans l’amphithéâtre.
Le second adversaire de l’enfant du pays est applaudi à sa sortie. Bien présenté, il est amené à la 2e pique par quelques chicuelinas qui vont réveiller le public. Brindis à Domingo Zapata, l’auteur de la scénographie. C’est sans épée, plantée dans le sable, que Juan Bautista va mener un combat plus compliqué qu’en début de course. Finalement, c’est grâce à de bonnes naturelles tout en douceur qu’il se verra récompenser d’un trophée, après avis.
L’aficion ne va pas perdre son enthousiasme avec le retour de Castella sur le ruedo. Dès la cape, le Français propose à nouveaux de séduisantes véroniques puis quelques chicuelinas après la pique qui ont charmé des travées. Un beau tercio de banderilles est même conclu par un salut de la cuadrilla. La faena est débutée au centre de la piste, avec appel du Victoriano. Un adversaire avec assez de charge pour permettre au Biterrois de faire l’étal de sa classe, accompagné de l’orchestre et de la soliste qui vont rythmer son combat. Malgré deux avis, il obtient deux trophée grâce à une épée très engagée mais longue à faire effet. Vuelta posthume.
Manzanares ne voulait pas repartir bredouille d’Arles. Ce fût peine perdue. Malgré quelques illusions à la cape et deux bonnes piques reçues, le Victoriano ne va offrir aucune possibilité au maestro, blessé à la patte avant droite et sonné par une charge contre la talanquère. La faena est écourtée et conclue d’une entière.
Maxime GIL