Gamarde, dimanche 18 mars
6 toros de Fernando Peña pour
Curro Diaz : silence et silence
Daniel Luque : une oreille après avis et deux oreilles après avis
Thomas Dufau : une oreille après avis avec division d’opinions et silence
Album photos par Anaïs Cazenave ICI
8/10 d’arènes dans une fraîche après-midi.
Le lot de Fernando Peña est sorti lourd, massif, d’armures inégales et courtes. Dans l’ensemble, leurs poids les ont pénalisés dans des faenas où le manque de moteur et de rythme ont contraint les acteurs du jour à s’adapter.
Curro Diaz faisait son retour à Gamarde après avoir triomphé l’an dernier. Il ouvre le cartel face au premier Fernando Peña, lourd et d’armure inégale, qui ne se fixe pas dans la cape de Curro Diaz. Le bicho prend une pique où il va pousser par à-coup sans qualités de bravoure. Brindis au public. Le torero de Linares trace une faena majoritairement gauchère, s’adaptant au peu de possibilités de son opposant, sans transmission et inexploitable à droite. Curro Diaz laisse quelques détails grâce à sa toreria et son aisance technique qui lui permettent d’arrondir les angles. 1 épée basse et 1 descabello.
Daniel Luque se présentait à Gamarde. Sur la lancée de ses deux prestations convaincantes dans le sud-ouest en 2017 (Bayonne et Dax), le sévillan avait sûrement à cœur de profiter de cet élan. Le second toro de la tarde, juste de présentation, est reçu par une cape souple et autoritaire. Il prend une pique symbolique. Salut des deux banderilleros à l’issue du tercio de banderilles. Brindis au public. Daniel Luque débute sa faena par doblones poderosas. Ce toro se révèle noble mais parfois remuant dans la muleta du torero qui va réussir à concentrer les forces de son opposant exclusivement dans la charge de la muleta. Au fil des muletazos, Daniel Luque impose son rythme et porte sur le public gamardais qui apprécie. Il termine sa longue faena par luquecinas et plusieurs séries circulaires qui viennent renforcer le début du travail. Après un pinchazo, il estoque son adversaire d’une entière et de deux descabellos. 1 oreille et un avis.
Thomas Dufau a lui aussi triomphé l’an dernier en ces mêmes lieux. Le 3 e toro de la tarde se blesse en tapant les tablas à la sortie du toril. Il est remplacé par un exemplaire du même fer, large de corne mais courte de longueur. Le toro a du mal à se fixer, il prend une pique correcte. Thomas Dufau effectue un quite par chicuelina pour conclure le tiers. Brindis au public. Le torero landais débute sa faena à genou contre les tablas avant d’enchaîner 3 séries droitières de bonne facture. A mi faena, le toro va baisser d’intensité et Dufau va s’exercer à une tauromachie trop périphérique qui peine à convaincre l’assemble du public. Il conclut d’une entière lointaine et d’un descabello. 1 oreille accordée et division d’opinions dans les gradins.
Curro Diaz remonte en scène face au quatrième, juste de présentation, qui va accueillir par véroniques avec élégance. 1 bonne pique où le toro perd des forces. La faena de Curro Diaz est trop brouillonne avec un adversaire manquant de force au niveau du train avant. Malgré quelques séries liées en début, la faena va a menos et ne porte pas sur le public. Curro Diaz termine par une demi- lame et pas moins de 10 descabellos !
Le 5e Fernando Peña, lourd est bien reçu à la cape par Daniel Luque qui soigne sa lidia. 1 pique. On notera la bonne brega de la cuadrilla du sévillan. Luque entame sa faena avec sérieux et application, profitant d’une charge correcte de son opposant. Après quelques séries sous l’impulsion de l’orchestre, la faena perd de sa transmission. Le torero va faire arrêter le pasodoble pour donner lui- même le rythme de la faena. La deuxième partie est bien ajustée avec un toreo plus statique et adapté à la courte charge du toro. Daniel Luque va une nouvelle fois séduire son public avec des séries variées. Il estoque d’une demi-lame efficace avant de se voir octroyer deux oreilles généreuses.
Thomas Dufau ferme l’après-midi avec l’espoir de se joindre à son compagnon de cartel pour une sortie a hombros. Face au 6 e exemplaire est massif, le landais va avoir du mal à le tenir dans sa cape. Le toro va prendre deux piques sans éclats. Salut de Morenito de Arles et Manolo de los Reyes pourleur tercio de banderilles. Dufau entame sa faena au centre du ruedo par des passes changées dans le dos. A la sortie de la deuxième série, le toro va se luxer la patte avant gauche qui prive Thomas de toute chance de triomphe. Il essaye de tirer quelques muletazos supplémentaires mais sans succès. 1 entière engagée et 1 avis.
Jean Dos Santos