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Gimeaux : Une fête pour se souvenir

Gimeaux : Une fête pour se souvenir

Gimeaux 1Après deux reports dus au mauvais temps, la Fiesta Campera organisée conjointement par le club taurin Lou Fourmigo et l’Ecole Taurine du Pays d’Arles a finalement eu lieu ce 8 mai. L’attente n’a pas été inutile. La fête pour célébrer les trente ans de l’école a eu lieu et c’était une vraie fête ! Dans une Monumental de Gimeaux pleine, sous un ciel ensoleillé, la journée a réuni l’hommage à l’histoire de l’école et l’affirmation de sa vitalité. 

Le matin la capéa de trois erales exigeants de La Cravenque par les élèves de l’école, a offert, avec l’accord d’un public attentif et amical, leur première épée à Miguelin et Luca. Miguelin a pleinement réussi l’exercice, plantant du premier coup une entière « à l’encuentro ». Luca a, comme Fabien avant les deux débutants, et malgré leur détermination et leur courage, éprouvé plus de difficultés. Avant la confrontation à ce moment grave de leur formation – la tauromachie n’est pas qu’un jeu - les trois élèves avaient pu montrer leurs progrès et leur talent naissant tant au capote qu’à la muleta. Ils ont passé un palier important dans leur formation. Ils en ont mesuré la difficulté. La capea a aussi été l’occasion de revoir sur trois séries pleines d’alegria Yanito. L’ancien élève rendait hommage à son ancienne école et celle-ci lui disait son amitié.

Après un bon repas préparé par Lou Fourmigo sous la houlette de son Président Daniel Caparros, les clarines sonnaient pour annoncer le début du Festival, avec cinq toreros racontant les diverses générations de l’Ecole et cinq novillos-toros choisis - et bien choisis ! - par les éleveurs du Pays d’Arles.

« A tout seigneur tout honneur », c’est le créateur de l’école, son premier directeur et professeur qui ouvrait le bal. Et quel festival de toreria et entrega a donné Paquito Leal ! D’entrée quelques véroniques toutes en douceur et dominio. Il avait tout de suite perçu les qualités du formidable novillo de François André. Après un émouvant brindis à son ami et successeur Agustin Losada, inlassable cheville ouvrière de la journée, Paquito distilla tous les ingrédients d’une « master class » taurine : respect et mise en valeur du toro, sens du rythme et recherche de l’esthétique, engagement et improvisation, estoconazo final. Deux oreilles. Vuelta au toro. Ça démarrait fort ! 

Tibo Garcia remplaçait Charly Laloé « El Lobo », premier élève de l’école à passer l’alternative, blessé et obligé de déclarer forfait. L’actuel professeur de l’école était malheureux, mais heureux de donner l’opportunité à Tibo de reprendre une prometteuse carrière un temps interrompue. Face à un beau mais difficile exemplaire de l’élevage Malaga l’ancien élève démontra, pour le plaisir des présents, qu’il a toute sa place dans l’escalafon des novilleros actuels. Après un tercio de banderilles assuré par José Antonio Valencia, brindis à Agustin et Paquito, avant une démonstration de toreo classique et élégant conclue d’une estocade « parfaite » dans son exécution comme son résultat. Deux oreilles. Sans contestation !

Mehdi Savalli est un torero trop rare. Mélange unique de temple et de gaieté, d’esprit de fête et de gravité du combat, de générosité à l’égard du public et d’attention au toro. Capote dominateur, banderilles joyeuses, il brinde son Pages-Mailhan à Paquito, son professeur qu’il admire et qui l’admire. Joliment présenté le toro est noble et Mehdi est en forme. Le public est heureux. Belle faena construite sur « les deux rives » pour la conduire à son terme, muleta soyeuse, une prompte et efficace estocade. Deux oreilles et tour de piste avec, dans ses bras, un fils heureux.

Marco Leal a troqué son costume de lumière pour un costume d’argent. Mais il a gardé son goût du partage. Il l’avait montré toute la matinée en encourageant et conseillant les élèves de l’école. Il le montrera l’après-midi en offrant à Mehdi et José Antonio de le joindre aux banderilles. Il brinde à Charly Laloé une faena où il doit composer avec un joli toro mais faible de Fano. Marco saura distiller avec sentiment les passes isolées que permet le novillo et conclure d’une estocade et un descabello efficaces. Cela méritait bien de poursuivre l’attribution de deux oreilles !

Vincent Perez était le plus jeune du cartel. Le moins expérimenté aussi puisqu’il ne débutera que cette année en novillada avec picadors, le 16 juin à Istres. La pression est palpable quand sort du toril un superbe exemplaire du Président de l’AEFTC, Patrick Laugier. Bonnes véroniques de recibo, Vincent ne cédera rien… mais au sortir d’un capotazo le toro se donne une vuelta de campana spectaculaire. Il en sortira très affaibli, obligeant Vincent à conduire une faena aussi douce que « d’infirmier ». Une fois abstrait de la multiplication de conseils parfois contradictoires, il le fera avec une notable sérénité et une vraie élégance. Et lui aussi conclura d’un épée aussi entière qu’efficace. Vincent Perez a prouvé son aptitude à passer en piquée. Et comme ses compagnons de cartel il promenait dans une bienheureuse vuelta les deux oreilles de son adversaire. 

Conclusion heureuse d’une Fiesta Campera hommage à Francis Espejo, fondateur de La Monumental de Gimeaux aussi bien que de l’école taurine, où tous les participants ont été fidèles à son message en faveur d’une tauromachie sérieuse, grave, fraternelle et festive. Des enfants s’amusaient à toréer. La transmission continue.

Communiqué

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