été riche en contrats, elle touche à sa fin et l'heure est désormais aux conclusions. Quel bilan tires-tu de cette temporada ?
Pablo Aguado : C'est une temporada rêvée. Si au début de l'année on m'avait dit que la temporada serait comme ça, j'aurai signé tout de suite, tant par la qualité des courses que par la catégorie des arènes dans lesquelles j'ai toréé. Je me sens privilégié d’avoir fait le paseo dans des arènes comme Séville, Bayonne, Arles, Ronda, Huelva, El Puerto Santa María, Jerez,…
MT : Dans quelle arène as-tu pris le plus de plaisir ?
Pablo Aguado : Logiquement, c'est a Séville où j'ai eu le plus de plaisir parce que je suis de Séville et que depuis tout petit j’y vais au corrida. Je rêvais qu'un jour cela soit moi. De plus j'ai eu la chance d'avoir un bon second novillo lors de ma première après-midi. En lui coupant 2 oreilles je vécu un rêve éveillé. Ronda aussi fut aussi un jour très spécial, pour la beauté de ces arènes et pour l'importance de son l'histoire ; j'ai pu me sentir torero et prendre du plaisir. En Arles aussi j’ai pris du plaisir, surtout de me voir au paseo d’une arène si particulière et importante.
MT : Tu as été déclaré triomphateur de nombreux certamen et d'autres fois tu as laissé une grosse impression, notamment lors cycle de novilladas sans picadors de Séville, cela t-il eu beaucoup de répercussions ?
Pablo Aguado : C'est vrai, Séville a eu une grande répercussion tant au niveau national qu’international. Le torero vit de ses triomphes, et dans mon cas je ne peux que me réjouir que ce triomphe à la Maestranza m’ai permis de toréer
tu risques d'être attendu par le public ?
Pablo Aguado : Je dois admettre que quand j'ai toréé cet été à Rion des Landes, j'ai été émerveillé par cette très jolie arène. Des arènes comme celle là, avec ce goût, t'invite à toréer et t'inspire. De plus, je garde un bon souvenir parce que les choses se sont bien passées et j'ai pu couper deux oreilles à un novillo bon mais exigeant de Montalvo. Je reviens à Rion avec beaucoup de joie et d’envie. Je me réjouis aussi de partager l’affiche avec les autres toreros que je vais rencontrer ce jour là. Et en ce qui concerne l'exigence du public, elle me motive et me responsabilise énormément, je crois que ce sera tout le temps comme ça maintenant, c'est une situation que tout torero vit un jour. Je crois que les aficionados français sont très sensibles au toreo et si tu fais les choses bien, ils savent le reconnaitre tout en restant très exigeant.
MT : Comment définirai-tu ta tauromachie ?
Pablo Aguado : Mon toreo c'est le public qui doit le définir. Ce que je peux affirmer, c'est que je conçois la tauromachie comme un sentiment, Je ne le conçois pas en le limitant simplement au fait de dominer un toro. Il faut y apporter son gout et sa personnalité. J’essaie de toréer avec classicisme et gout.
MT : Tu aimes faire passer des émotions, des sentiments dans chacun de tes muletazos, tu arrives a connecter rapidement avec le public, comment expliques tu cela ?
Pablo Aguado : Je crois que le meilleur moyen pour connecter avec le public est de mettre tes sentiments dans chaque muletazos. Quand c'est fait avec le cœur et l'âme. Je ne peux l’expliquer, mais c est ainsi que je le ressens.
MT : On te voit proche des aficionados et disponible pour parler avec eux, c'est important pour toi ?
Pablo Aguado : Je crois que c'est bien de remercier ceux et celles qui te suivent et te soutiennent, ainsi lorsque l'on me demande une interview ou une photo, c est toujours un plaisir.
Pablo Aguado : J'aime les toreros classiques comme je l'ai dit. Pour moi le torero qu'il y a sur orbite c'est Curro Romero. J'aime également le maestro Joselito, l'art de Morante, la race de El Juli, l'élégance de Manzanares père et fils, Juan Mora, Curro Díaz, Rafael de Paula, Urdiales, Emilio Muñoz, Ojeda, Camino,… Il y a mille noms que je pourrais citer.
MT : Tu commences à préparer la temporada 2015, peux-tu nous dire quelques mots sur ta préparation ?
Pablo Aguado : J’habite désormais à Sanlucar de Barrameda, je commence à préparer la prochaine temporada. Je vais courir tout les matins avec mon banderillero de confiance, après une heure environ, nous allons aux arènes où l'on s'entraîne de salon et on corrige les défauts. L'après-midi, s’il n'y a pas de campo, je m'entraine une nouvelle fois de salon et en fin d'après-midi, quelques jours par semaines, je vais au gymnase jouer au squash avec Luisito. Voilà, en quoi consiste ma préparation et on espère que cela portera ses fruits
MT : Merci beaucoup Pablo de nous avoir accordé ces quelques minutes pour répondre à nos questions. Mucha suerte pour le festival de Rion,
Pablo Aguado : Merci beaucoup à vous de m'avoir invité à cette interview et mes sincères félicitations à la France pour son aficion et l'attention toute particulière que l’on nous porte, nous, qui commençons. Merci beaucoup et à bientôt.
Propos recueillis par Anaïs Cazenave
Photos : Muriel Haaz, Joël Buravand et Anaïs Cazenave