Béziers, dimanche 12 août
6 toros de Nuñez del Cuvillo pour
Juan José Padilla : oreille et oreille
Antonio Ferrera : oreille et ovation
Juan Bautista : oreille et oreille
Photo : Muriel Haaz
8000 spectateurs
Juan José Padilla et les arènes françaises, c’est terminé. L’histoire entre le cyclone de Jerez et le sable tricolore a donc pris fin hier, au terme d’une journée marathon pour le maestro, qui a enchaîné deux paseos dominicaux : à Dax le matin, puis Béziers en fin de journée. Pour sa despedida dans le ruedo biterrois, l’aficion lui a rendu un vibrant hommage avec une ovation unanime avant son entrée en piste. Une déclaration d’amour à laquelle il a répondu avec un brindis aux 8000 aficionados (meilleure taquilla de la féria). Face au premier Nunez Del Cuvillo, ce n’est pas la tauromachie la plus technique qu’a proposé le maestro mais ses passes, notamment à genou, et son sens du spectacle ont enflammé les gradins avec quelques naturelles, les yeux rivés sur le public. La réussite à l’épée lui a offert la première oreille d’une soirée réussie au Plateau de Valras. Mais le refus de la musique par la Présidence ne sera que le premier acte d’un désamour annoncé entre Michel Daudet et les aficionados…
Son second adversaire va renverser la cavalerie et faire passer quelques frissons dans les travées, vite oubliés avec sa pose des banderilles. A nouveau, le pirate va toréer à genou mais les faiblesses du Cuvillo et son manque de charge empêcheront le maestro d’assurer sa faena, même si les enchaînements main droite vont satisfaire le public, autant que son entière pour mettre fin au combat. La pétition est majoritaire, l’oreille tombe… la deuxième est fortement demandée, mais n’arrivera jamais. Logique d’un côté, mais une Grande Porte aurait pu (dû) être offerte au Pirate pour sa dernière. Les Biterrois sont fâchés et une bronca monumentale s’élève dans les arènes. Malgré cet accroc, cela n’empêchera pas le public de communier avec le Cyclone lors d’une double vuelta chargée d’émotions !
Le premier Cuvillo d’Antonio Ferrera va faire chuter le picador, sans dégâts. Après la deuxième pique, Juan Bautista va proposer quelques chicuelinas, avant un brindis au public de l’Espagnol. Ferrera va étaler toute sa technique sur le sable, avec une faena mieux dessinée main gauche, face aux quelques difficultés rencontrées à droite. Sa parfaite entière (2e) lui offrira un trophée. Le seul de sa soirée, empêché de triompher par un cinquième Cuvillo sans charge et mal piqué, malgré quelques efforts muleta en main pour faire passer lentement son adversaire. Son entière de côté sera récompensée par le public, lui offrant une ovation.
Pour son entrée, Juan Bautista fait face à un toro encaissant deux piques, dont la première à la sortie des picadors, sans être emmené à la rencontre par le Français. Après un brindis au public, sa faena main droite illumine une plaza inquiète sous la menace du ciel. Le répertoire très varié des deux côtés de l’Arlésien est conclu par des manoletinas. Après un premier échec, le recibir de Bautista fait tomber une nouvelle oreille.
Pour conclure la tarde, son dernier adversaire reçoit trois piques, dont une par le second picador. Face à un distrait Cuvillo, Bautista est contraint de toréer proche du toril, mais va tout de même livrer une faena méritoire pour procurer de bonnes émotions au public, pas insensible à la maîtrise du maestro. Un nouveau recibir vient mettre fin au combat. Une ultime oreille est accordée, ce qui n’empêchera pas une nouvelle bronca du public après le salut des maestro à l’encontre de la Présidence, qui n’a pas digérer le sort réservé à Padilla.
Maxime Gil