Dax : Un triomphe présidentiel pour la corrida de Pedraza de Yeltes

Dax, lundi 14 août

6 toros de Pedraza de Yeltes pour

Rafaelillo : salut et 2 oreilles

Daniel Luque : 1 oreille après 1 avis et 1 oreille

Roman : silence et applaudissements

Pour cette quatrième corrida, nous attendions une corrida de Pedraza avec un peu de sauvagerie, de bravoure et de rébellion. Une corrida posant des problèmes aux toreros.

Bilan de la tarde : un lot de Pedraza de Yeltes correct de présentation, inégal de jeu. Le 4^e au-dessus du lot, un toro avec du moteur et des qualités. Plus nobles que brave (sauf le 5^e et 6^e), c’est la déception du jour pour les aficionados venu voir des toros. Sans plus au niveau du tercio où seul 2 toros se sont livrés en partie.

Rafaelillo intéressant face à un bon premier le temps de deux séries, passe à côté de son second, avec du moteur, choisissant un toreo circulaire, plus sûr de réussir et moins risqué mais surtout moins intéressant pour l’aficionado. Nous aurions aimé voir une faena un peu plus profonde de la part du torero de Murcia. Les 2 oreilles restent un cadeau de la présidence (nous y reviendrons plus bas).

Daniel Luque rend deux copies propres. Les deux prestations du torero de Gerena sont à la hauteur de ses adversaires avec une faena intéressante face à un premier dont personnes pensés qu’il ne servirait. La seconde oreille n’aurait jamais dû être accordée. La faena de Luque est juste techniquement mais manque de transmission et d’émotion générale faute à un toro fade. Il faudra le revoir dans un futur proche.

Roman donne deux prestations différentes. Hors du coup, pour moi, face à un premier toro noble possédent plusieurs séries dans les pattes et offrant une vrai chance de succès. Roman donne une faena trop loin de son adversaire, laissant un toreo périphérique et moins dangereux prendre le dessus. Il change un peu les choses face à un second plus posé mais lui convenant un peu mieux. Un peu trop superficiel dans l’ensemble malgré une volonté certaine de vouloir s’exprimer.

Un mot sur la PRESIDENCE de Mr Bernard Sicet accompagné de Franck Lanati et Jean Louis Doat, illogique du début à la fin de la corrida. Des choix incompréhensibles comme la décision de donner une vuelta posthume au sixième toro, une seconde oreille à Rafaelillo ou une oreille à Daniel Luque à l’issue de son second combat. Ne parlons pas des tercios de piques vite changer à peine la deuxième pique relevée du toro.

ALBUM PHOTO JEAN PIERRE SOUCHON

Toro a Toro :

Rafaelillo pour ouvrir la corrida face à un Pedraza imposant, armé et lourd (620kg). 2 piques avec une bonne poussée à la première. Début de faena intense pour Rafaelillo. Il débute de rodillas réussissant à canaliser la charge forte de l'animal. Il continue à droite où le toro continue à embister avec puissance. Le toro perd ensuite de l'intensité devenant un peu plus menaçant. 3 pinchazos et 1 entière contraire.

Daniel Luque face au second lourd aussi (600kg). 2 piques. Le toro se blesse durant la lidia au niveau de la patte arrière et beaucoup pense qu'il ne servira. Or Luque parvient après quelques muletazos à mettre en valeur un toro un peu fade mais noble. Le torero de Gerena construit sa faena sur les deux pitons, en donnant les meilleurs passages à gauche par naturelles en restant croisé face à l’animal. 1 entière pour conclure qui peine à être efficace.

Roman face au 3e Pedraza de Yeltes correctement présenté, qui ne se livre pas dans le capote. 2 piques avec chute de la cavalerie lors de la première rencontre. Cela aurait surement mérité une troisième pique. Roman est l'auteur d'une faena réalisée avec trop de distance entre son corps et le toro. Les muletazos périphériques donnés par le franco-espagnol manque d’émotion, de profondeur et d’engagement. Une partie du public adhère mais une autre partie n'est pas prise au jeu. 2 pinchazos et 1 entière. Silence

Rafaelillo accueille le 4e de rodillas avant de servir une bonne série de véronique. 2 piques. Le toro embiste dans la muleta de Rafaelillo. Le murciano sert une faena complètement circulaire avec sa jambe opposée loin derrière son corps. Son travail porte sur la majorité du public car Rafaelillo réussit à enchaîner et lier ses passes mais ce toreo n'était pas forcément le mieux adapté compte tenu des qualités du toro. Un toro chargeant avec force et sincérité que l’espagnol aurait pu citer de loin en toréant en ligne. Après une entière efficace, il coupe 2 oreilles trop généreuses.

Daniel Luque reçoit le 5e par véroniques temples. 2 piques avec une forte poussée du toro lors de la première rencontre. Daniel Luque offre une faena courte compte tenu du manque de moteur de son adversaire. Il donne trois séries correctes et termine avec une série de luquecina bien exécutée. Une entière efficace et une oreille demandée et accordée sur je ne sais pas quel(s) critère(s).

Roman reçoit le dernier. 2 piques plus une à la pique de tienta. La faena du valenciano débute bien sur la corne droite. Après une série bien rythmée mais loin, Roman réussit à ajuster le toro pour tracer des muletazos plus sincères qui transmettent sur le public dacquois. Le toro va ensuite manquer de moteur pour finir la faena. Cela oblige Roman à réduire la distance et termine sur un toreo statique et circulaire. Roman rate encore la mise à mort. Applaudissements et vuelta posthume au toro (complètement exagérée).

Sortie a hombros de Rafaelillo et Daniel Luque avec… le mayoral.

Jean Dos Santos