Portait du novillero Carlos Olsina

Carlos olsina 3Carlos Olsina, 21 ans, est un novillero français né à Béziers. Lui qui a grandi avec la tauromachie a franchi un nouveau cap lors de la temporada 2017 en se consacrant entièrement à sa passion. Exit l’Hérault, direction l’Andalousie avec en point d’orgue sa première novillada piquée du 15 août, dans ses arènes biterroises. Portrait.

“Béziers, ville de culture taurine” La banderole est fièrement accrochée sous le palco dans les arènes biterroises. Il faut dire que la sous-préfecture de l’Hérault a vu pousser trois matadors sur son sable, dont l’une des références mondiales : Sébastien Castella. Thomas Cerqueira et Cayetano Ortiz sont aussi des toreros originaires de Béziers et ayant fait leurs gammes au Plateau de Valras. 

Un super-héros

Derrière, Carlos Olsina pousse pour atteindre le statut de ses ainés. Il faut dire que le gamin de 21 ans a attrapé le virus de la tauromachie dès le plus jeune âge. “À 3 ans, j’ai vu ma première novillada non piquée”, raconte-t-il. Après avoir refusé d’intégrer l’école taurine à 7 ans, cet hyper actif, comme il se définit lui-même, commence le toreo de salon deux ans plus tard. ”Mais ce n’était pas sérieux. C’était seulement 2 heures” se souvient Charles Pasquier, son nom dans le civil. C’est vers l’âge de 13 ans qu’il effectuera ses véritables premières passes. 

Près de 10 ans après, ce grand admirateur de Mehdi Savalli, “pour son côté spectacle”, n’a pas perdu son âme d’enfant. Il l’entretient même grâce à la tauromachie, mais devenant acteur. “J’adore tout ce qui est Marvel et pour moi, un matador est comme un super-héros.” Et des super-héros à la muleta, il en a bon nombre : Morante de la Puebla, “le patron, la pureté incarnée”, Talavante “le meilleur en ce moment”“les co******” de Roca Rey, Dufau et son “toreo fin”, Manzanares, le novillero Andy Younes et, “évidemment”, Sébastien Castella.

Carlos olsina 5Aux côtés d’Escribano et Roca Rey

Jusqu’à l’année dernière, Carlos Olsina parvenait à mener en parallèle études et passion. Détenteur d’un bac scientifique, il ambitionnait une école de commerce “classée dans le top 10”. Mais après une tienta chez Robert Margé, le ganadero souhaite lui donner sa chance, lui proposant de s’impliquer complètement dans la tauromachie. “J’ai dit oui sans être chaud“, explique le Biterrois. Mais sur le bancs de l’université, “je ne pensais qu’aux toros.” Étudiant en Nîmes en prépa HEC, “je m’entraînais trois fois par semaine sur un parking.” Bien trop peu pour ambitionner une évolution dans son toreo.

Carlos olsina 4Terminé, donc, les cours magistraux. Place au sable, vers Séville, à Genera, sous la houlette de Manuel Escribano et Robert Margé. Un an de préparation intense, avec des journées de plus de 12 heures. Un vrai projet pour postuler aux novilladas piquées, digne “d’un passage du lycée à une prépa” selon lui. Aux côtés d’Escribano mais aussi de Roca Rey, il emmagasinera le “volume à appréhender” et gagnera en “assurance et quiétude”. Thomas Dufau est également un partenaire d’entraînement. Le 6 juillet, il se présente à la Maestranza de Séville, après avoir toréé à Mijas, où il obtint un trophée.

Meilleur novillero à Béziers

Carlos olsina 2Après tout le travail mené en terre hispanique, est arrivé ce mardi 15 août 2017 où, dans ses arènes de Béziers, Carlos Olsina était inscrit pour la première fois au cartel d’une novillada piquée, aux côtés de José Enrique Colombo et Adrien Salenc. Pas plus de pression que d’habitude au moment d’entrée en piste. Mais à la sortie du novillo, c’est un Margé très bien présenté (470 kg) qui entre en piste. “C’était hyper chaud et très exigeant.” Bien loin de ses “deux petites piquées”effectuées au Campo. Au final, il coupera une oreille de son deuxième adversaire, obtenant le prix du meilleur novillero de la Féria. 

Carlos olsina 1Un an après sa sortie a hombros en non piquée, l’occasion se présentait pour le Biterrois de faire l’étal de son toreo. Il le détaille : “J’ai une main gauche plus pure, alors qu’à droite, c’est plus d’assurance.” Cela aura peut-être tapé dans l’oeil d’un futur apoderado, lui qui est seul à l’heure actuelle. Sans contrat d’ici la fin de la temporada, Carlos Olsina se prépare à “un hiver plus intense” que le précédent, avec deux nouveaux novillos d’entraînement (une cagnotte est organisée pour aider au financement : https://www.okpal.com/projects/01BPCE8GK076NZ29V0Q4TRKNZ1). L’objectif est simple : “Sortir ce que j’ai au fond de moi” pour intégrer des plazas françaises et éventuellement espagnoles. Avec, forcément en tête, toujours l’idée de devenir le quatrième matador de Béziers. 

Maxime Gil

Photos : Muriel Haaz

Date de dernière mise à jour : Ven 18 août 2017

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