L’Ecole Taurine d’Arles et l’empresa d’Istres proposaient ensemble une novillada sans picadors ce 6 août aux arènes du Palio en clôture des fêtes de la ville. Les plus des mille personnes présentes sont sorties des arènes en toréant, sourire aux lèvres, avec l’envie de poursuivre leur plaisir et d’y revenir.
Au-delà des huit oreilles méritées et accordées aux trois novillleros présents, c’est la qualité du bétail de la ganaderia Fano, l’entrega et la diversité des styles de Vincent Perez, José Antonio Valencia, les deux de l’Ecole d’Arles, et Solalito, du Centre Français de Tauromachie, les moments d’émotion, voire d’inquiétude, de plaisir et gaîté qui ont parsemé la corrida qui ont enchanté les assistants. Il y avait de l’exigence avec des toros qui demandaient qu’on les toréée, il y avait de l’envie chez les toreros qui ont su faire apprécier leur propre interprétation de la tauromachie, il y avait la musique si taurine de Chicuelo II, toujours présente et attentive, il y avait un public désireux de goûter à la fête, en même temps que connaisseur.
Vincent Perez (silence et 2 oreilles) manqua d’ouvrir la corrida avec une première oreille que sa faena posée et pleines de détails toreros lui permettait. Malheureusement la mise à mort s’éternisa avec un novillo sur la défensive et devenu andarin. Qu’à cela ne tienne, il alla chercher les deux oreilles de son deuxième opposant malgré ou à cause d’une impressionnante voltereta, s’imposant avec de belles séries à droite et gauche puis un superbe recibir qui effaçaient justement sa déception initiale.
José Antonio Valencia (2 oreilles et 2 oreilles) déborde d’envie et plaisir à toréer et veut le faire partager au public, et … il y parvient brillamment ! Variété au capote - n’est-il pas le premier torero de l’histoire du Palio à recevoir son toro à porta gayola ? -, aux banderilles (de poder a poder, al quiebro por fuera y por dentro, al violin, …) toreria a la muleta, toréant plus long et posé à son deuxième, efficace à l’épée il a coupé deux fois deux oreilles, recevant le 11 ème trophée Pierre Pouly et le prix décerné par les areneros et aficionados istréens.
Le plus jeune des trois, Solalito (silence et 2 oreilles) a aussi pleinement participé à la fête. Si son premier toro, charge désordonnée, ne lui a guère permis de se mettre en valeur, la compensation est venue avec le dernier. Une fois trouvée la bonne distance d’un excellent novillo, le jeune nîmois a su conquérir le public par le temple, la longueur et douceur mais aussi la variété de son toreo.
La sortie à hombros des trois novilleros et la ganadera, amplement méritée était joyeusement célébrée par le public heureux et ravi. N’est-ce pas aussi comme cela que se forme l’aficion ?
ALBUM PHOTOS JEAN PIERRE SOUCHON ICI
Compte rendu Yves Lebas pour L'Ecole Taurine d'Arles