Arènes "El Cordobes" de Palavas
Toros de Robert Margé pour
Juan Bautista : Silence après avis, Oreille, Deux oreilles après avis, Silence, Silence et Silence
Les toros étaient bien présentés et inégaux de comportement.
Juan Bautista salua après le paseo et sortit par la grande porte à l'issue de la corrida.
Le toro numéro 168 sorti en troisième position, né en février 2011, a été primé d'une vuelta posthume.
Jeremy Banti et Miguel Angel Sanchez officiaient en tant que sobresaliente.
Album photos de la corrida ICI par Jean Pierre Souchon
Reseña : Patrick Colleoni - Torobravo
Les conditions les meilleures n’étaient pas réunies hier à Palavas pour l’encerrona de Juan Bautista : un fort vent soufflant en rafales, une température digne d’un mois de novembre, un ciel changeant avec quelques gouttes de pluie en début de course. Bref un temps à ne pas mettre un aficionado dehors !
La taquilla dut se ressentir de cette météo défavorable car les gradins n’enregistrèrent qu’une grosse demi-entrée, et les présents eurent bien du mérite à accompagner le diestro arlésien dans son défi.
Des regrets aussi côté ganadero, car le bétail du jour afficha beaucoup de qualité, et dans d’autres conditions la course aurait pu atteindre des sommets que l’on ne put hélas qu’imaginer. Heureusement pour Robert Margé, ses toros ont trouvé sur leur route un maestro en pleine possession de ses moyens, toréant avec une immense technique et parvenant par moments à dessiner des muletazos d’école.
La course ne s’annonçait donc pas sous les meilleurs auspices, et la malchance s’ajouta aux conditions de lidia pré-citées. Le premier toro se cassa la corne droite au ras du frontal contre un burladero, puis rémata contre les planches près du toril et se cassa l’autre corne, au ras du frontal encore. Du jamais vu !
Sortit le premier sobrero, colorado lui aussi, que Jean-Baptiste accueillit par delantales et demie avant de le mener au cheval pour une unique rencontre prise en poussant. Muleta en mains, l’arlésien chercha l’endroit le moins venté du ruedo, portant son choix sur le terrain situé sous le palco. Cet abri tout relatif ne le mit pas vraiment dans les meilleures conditions car Eole l’y poursuivit et il fallut toute la technique du garçon pour parvenir à dessiner quelques muletazos limpios, à droite comme à gauche où, malgré la violence du bicho, quelques naturelles main basse surgies de nulle part accentuèrent nos regrets. Quelques molinetes au final et une entière caidita longue d’effet en guise de conclusion. Silence
Le second, beau castaño oscuro de 530 kg, permit à Jean-Baptiste de signer une bonne réception par véroniques, chicuelinas et revolera. Première ration de fer légère pour tester le Margé, puis une seconde courte rencontre en positionnant le cheval à l’opposé du toril pour confirmer la bravoure. Restait à voir si la noblesse était aussi au rendez-vous. Doublant l’animal près des planches, Jean-Baptiste le fixa ensuite dans sa muleta pour quelques bons derechazos autoritaires et pecho en redondo parfaitement toréé. Le torero alterna ensuite les deux bords, mettant intelligemment à profit la direction du vent pour allonger le bras. Bonne faena terminée par manoletinas au moment où le toro s’avisait. Entière contraire décisive et première oreille de la tarde conquise avec la tête.
Le troisième, un beau negro très bien présenté, fut certainement le toro de la course. Hélas le vent, toujours présent, contraria la réception au capote au point que l’arlésien ne put lui voler qu’une paire de véroniques propres. Première pique en mettant les reins, seconde plus courte pour préserver l’animal. Après brindis à Robert Margé et Vincent Ribera, Juan Bautista se lança dans une faena ambidextre où il maintint un niveau de qualité constant avant que le toro ne baisse un peu de régime. Travail propre, bien construit, agréable à l’oeil, agrémenté de quelques détails comme ces délicieuses trincherillas intelligemment placées dans la lidia, et conclu par une séquence encimista démontrant la parfaite domination du torero. Recibir d’école pour remater ce troisième trasteo et deux oreilles qui ne doivent rien au hasard.
Vuelta pour l’excellent Margé qu’on aurait aimé voir sans les caprices d’Eole.
Le quatrième, après véroniques de réception, arracha un burladero du sol, puis s’en fut cogner près d’un autre burladero, cassant une planche au passage. On s’attendait à une grosse pelea au cheval. Il n’en fut rien, le Margé poussant par intermittence sans véritablement s’employer sur la première pique, y revenant ensuite pour une seconde ration correcte. La faena qui suivit fut essentiellement droitière, la corne gauche s’avérant peu fréquentable. Jean-Baptiste fit une nouvelle fois preuve d’autorité, aguantant avec vista quelques charges impromptues, et signant quelques séries de derechazos de bonne facture avant de loger une trois-quart caidita complétée d’un descabello. Palmitas.
Nouvelle péripétie avec le quinto qui se cassa lui aussi une corne contre un burladero et dut être remplacé par le second sobrero. RAS au capote face au cinquième bis qui prit ensuite deux piques, la première en poussant. Le vent, toujours lui, gêna beaucoup le torero qui dut composer avec les rafales et avec les charges désordonnées de son opposant. Juan Bautista parvint à voler quelques correctes séries droitières avant d’expédier l’animal d’une entière atravesada perçante. Silence.
Bonnes véroniques face au dernier exemplaire du jour qui prit correctement deux rations de fer avant d’être banderillé, à la demande du public, par le maestro du jour qui cloua trois paires de bâtonnets, les deux premières en poder a poder, la troisième al violin. Début de faena droitier avec deux bonnes séries de muletazos suivies d’un bel enchainement capeina, circulaire et deux pechos. Le passage à gauche s’avérant problématique, Jean-Baptiste resta sur la corne droite pour quelques séries supplémentaires avant que le bicho ne baisse de régime. Pinchazo, tiers de lame latérale, descabello. Silence.
Sortie a hombros de Juan Bautista et beaucoup de regrets pour cette course qui aurait pu être des plus triomphales, si le ciel l’avait voulu !
Notes :
Les conditions de sécurité mises en place obligèrent à retarder un peu le paseillo.
Marseillaise à l’issue du paseillo pour marquer ce cartel tricolore.
Les deux sobresalientes n’eurent rien à se mettre sous la dent.
Reseña : Patrick Colleoni - Torobravo
Album photos de la corrida ICI par Jean Pierre Souchon