Reseña et photos de Patrick Colleoni - Torobravo
Une belle entrée sous un beau soleil hier à Arles pour le festival-hommage à Paquito Leal qui faisait ses adieux officiels à la piste.
Beaucoup d’aficionados et amis avaient tenus à être présent aux côtés de celui qui fut une figure incontournable du mundillo arlésien et un banderillero reconnu après avoir été un maestro au trajet professionnel des plus honorables (voir article paru hier) vu le contexte d’une époque où les toreros français devaient jouer des coudes pour se faire une place au soleil des arènes.
Arlésiennes, anciens élèves toutes générations confondues de l’Ecole Taurine d’Arles, mozos de espada firent une haie d’honneur pour un paseillo où le vétéran défila en tête sous l’ovation du public.
La carrière du diestro arlésien fut bien sûr évoquée au micro avant que le héros du jour ne prenne la parole pour lui aussi conter sa carrière avant de remercier toutes les personnes l’ayant soutenu durant toutes ces années, en insistant sur la présence constante et discrète de sa famille, évoquant au final son ange gardien et son Dieu qui au cours des années lui évitèrent les cornadas de l’arène mais aussi celles de la route tout au long des milliers de kilomètres parcourus pour vivre sa passion. Un émouvant discours qui ne laissa personne insensible !
Pas de commentaires aujourd’hui sur les trophées accordés ou la vuelta du quatrième novillo, on était en festival et entres amis, et là pour profiter du moment.
Le festival commença par la lidia d’un novillo de Gallon, un élevage symbolique pour Paquito puisque ce fer fut celui du premier becerro qu’il tua à Méjanes, celui du dernier toro de sa carrière de matador, et celui de ses adieux du jour. Après quelques véroniques, chicuelinas et demie de réception et quite de Tinos Lopes par chicuelinas et demie après l’unique rencontre au cheval, l’aîné des Leal brinda son dernier adversaire à sa mère et à son épouse. Débutée sur la corne droite, la faena fut interrompue par une cogida heureusement sans conséquences pour Paquito qui poursuivit en allant combattre le mansote dans son terrain, signant au passage quelques bonnes séquences gauchères. Hélas le manque de compétition fit que la mise à mort fut un peu laborieuse, ce qui n’empêcha pas le héros du jour de faire une vuelta en promenant la dernière oreille de sa carrière.
Stéphane Fernandez Meca poursuivit avec un Pagès-Mailhan pas très collaborateur mais qui dut se plier aux exigences du nîmois qui se battit comme aux meilleurs moments de sa carrière. Après quelques véroniques de réception, Stéphane fit piquer trois fois l’animal en le mettant de plus en plus loin du cheval, Gabin Rehabi signant au passage une belle prestation. Brindée aux toreros du jour, la faena nous rappela les combats livrés par Stéphane lorsqu’il était en activité. Malgré un toro qui lui sauta à la figure après les premiers muletazos, Meca alterna droite et gauche avec beaucoup de puissance et d’autorité, courant bien la main et tirant le bras à l’extrême. Bref le trasteo d’un torero sur lequel le temps semble ne pas avoir de prise. Sauf … à la mise à mort avec un bajonazo qui suivit cinq entrées a matar infructueuses. Le public remercia le maestro qui refusa avec beaucoup de dignité de sortir du callejon (certains pourraient en prendre de la graine !).
Mehdi Savalli se mesura à un novillo de Los Galos (Marie Sara et Christophe Lambert) qu’il accueillit par delantales et deux demies avant de le banderiller en compagnie de Marco Leal (deux poder a poder pour le premier, violin pour le second). Débutée par doblones genou plié, la faena fut d’inégale intensité, les meilleures séquences venant sur la corne droite. Malgré une paire de désarmés, l’ensemble fut correct, s’achevant par un épisode encimista précédant une entière delantera et caida. Oreille.
Marco Leal eut la chance de tomber sur le bonbon de la tarde, un Dos Hermanas dont il sut très bien profiter. Bien au capote, le garçon partagea ensuite les bâtonnets avec Mehdi et Morenito d’Arles, chacun clouant en poder a poder. Brindée au ciel (à sa mère récemment disparue) et à sa compagne, la faena ambidextre fut des plus esthétiques, Marco templant très bien la charge douce d’un opposant qui avait de la noblesse à revendre. Main basse, corps relâché, le garçon signa le meilleur travail de la tarde, s’enroulant parfois le bicho à la ceinture, dessinant quelques superbes enchaînements tel circulaire inversée, circulaire et pecho du plus bel effet. Avec beaucoup de gentillesse, il invita Paquito Leal, moins bien servi auparavant, à venir se régaler à ses côtés. Reprenant les trastos pour une belle série gauchère, il logea ensuite une belle lame contraire portée a recibir d’effet foudroyant, obtenant le rabo de son opposant. Vuelta pour ce noblissime novillo, et vuelta également, trophées maxima en mains, pour le torero arlésien qui convia Patrick Laugier à le rejoindre.
Thomas Joubert reçut son Jalabert par un enchainement véroniques, tafalleras, faroles, gaoneras et revolera avant une pique trasera repositionnée, puis un beau quite par saltilleras et revolera. Bel échantillon du répertoire de l’arlésien au capote. Initiant sa faena par cambiada au centre, Thomas poursuivit par de bonnes séries droitières avant que le novillo ne se décompose lors du passage à gauche. Après bref retour à droite, le garçon se défit de son adversaire par quasi-entière en place complétée par deux descabellos. Oreille.
La lidia du dernier novillo, de Barcelo, se fit de façon collective. Jérémy Banti débuta par bonnes véroniques et demie puis confia le novillo aux bons soins de Gabin pour une pique traserita (Gabin avant de se retirer rendant hommage à Paquito qui fut aussi son professeur). Quite de Gildas Gnafoua « Diamante Negro » par véroniques et demie, puis un second tiers à charge d’Antonio Joao Ferrera, Mehdi Savalli et Marco Leal, ce dernier n’ayant planté qu’un bâton posa le second al violin.
Gildas Gnafoua « Diamante Negro »
David Lombardo
Yan Arias « Yanito »
Charly Laloe « El Lobo »
Alternèrent ensuite Jérémy Banti pour un test à droite pas très concluant, la corne droite s’avérant plus fréquentable, « Diamante Negro » pour deux séries de naturelles (se faisant au passage déchirer le pantalon à l’issue de la première), David Lombardo à gauche également, Yan Arias « Yanito » pour quelques muletazos qui nous rappelèrent le novillero fantasque et attachant qu’il fut et Charly Laloe « El Lobo », encore performant muleta en main. Jérémy Banti conclut la faena par une bonne lame, l’ensemble des participants recevant un pavillon.
La tarde se termina par la sortie a hombros de Paquito Leal sous les applaudissements d’un public ravi d’avoir partagé ce moment de convivialité. Enhorabuena a todos !
Reseña et photos : Paco
Vidéo de la despedida de CorridaTV :
Vidéo de la despedida de Paquito Leal de Feria TV :