Arènes d’Arzacq
Novillada mixte
Novillos du Conde de Mayalde pour
Roberto Armendariz : Salut et Deux oreilles
Baptiste Cissé : Oreille et Oreille
Rafi Raucoule : Vuelta et Silence
Deux novillos du Conde de Mayalde, meilleur le premier, pour le rejoneador
Quatre erales du Conde de Mayalde bien présentés, donnant du jeu, excellent le second et supérieur le cinquième pour les deux novilleros
Sobresaliente : Thomas Ubeda
8/10 èmes d’arène
Baptiste Cissé remporte le trophée du « Bayonne de Cristal »
Vuelta du mayoral
Sortie en triomphe de Roberto Armendariz et Baptiste Cissé
Comme en 2015, les organisateurs d’Arzacq ont fait appel au Comte de Mayalde pour fournir le bétail de leur novillada mixte. Comme en 2015, les novillos et erales ont fait honneur à leur devise.
Bien présentés, ils ont fait preuve de caste et de cette noblesse piquante qui offre la possibilité de s’exprimer tout en créant l’émotion en piste et sur les gradins. Le meilleur du lot a été sans contexte le cinquième. Face à eux, Roberto Armendariz et Baptiste Cissé ont triomphé, alors que Rafi, auteur de la meilleure faena, perdait à l’épée tout espoir de trophées.
Armendariz est venue avec une cuadra mixte avec des chevaux expérimentés et d’autres plus jeunes. Le rejoneador basque a probablement commis l’erreur de réserver ses montures les plus expérimentées à son deuxième adversaire, le plus costaud. Il n’a pas pu complètement profiter de la charge inlassable du joli novillo sorti en premier. Après un seul rejon de castigo, le centaure va connaître quelques difficultés avec des passages à faux et quelques banderilles tombées au sol. Ces problèmes sont en grand partie à des « écarts de conduite » de ses montures. Il doit descabeller après un rejon de muerte en arrière.
Son second costaud fait illusion en début de faena et permet des poses spectaculaires. Le bicho baisse de ton et grâce à de très bons chevaux, le basque arrive à tirer le toro. Après avoir fait preuve de maîtrise technique, il montre sa capacité à toréer le public. Levades, cheval agenouillé, puis assis tout y passe. Comme le rejon de muerte tue quasi instantanément, Armendariz coupe deux oreilles et triomphe une fois de plus à Arzacq.
Pour la lidia à pied, les deux novilleros et le sobresaliente Thomas Ubeda se sont évertués à animer les tercios de cape et de banderilles. Tout n’a pas été parfait, on est en non piquée, mais ils nous ont proposé des quites sincères et parfois risqués.
Baptiste Cissé reçoit en premier lieu un joli castaño violent et désordonné. La faena est sincère face à cet adversaire exigeant. Mais elle manquera dans sa construction de structure et d’implication émotionnelle. C’est courageux, sincère et propre mais la lidia ne permet pas de régler le toro et le torero donne des passes sans y mettre de sentiments. Baptiste s’engage avec beaucoup de sincérité à l’épée et coupe une oreille après une entière un peu en arrière mais très efficace.
Son second adversaire était le favori du mayoral et a été le meilleur eral de l’après-midi. Bien banderillé, il vient de loin, met la tête dans le leurre et répète. Manquant encore d’expérience le basco-landais réalise une bonne faena mais ne tire pas tout le possible du novillo. Comme à Magescq, il hésite à citer de loin, à la manière du grand César Rincon, et finit par étouffer la charge du Mayalde. Après un pinchazo et 2/3 de lame, le public arrache à la Présidente une oreille. Présidente qui oublie d’accorder la vuelta, pourtant largement méritée, au toro. Baptiste continue à progresser. Il gagne en efficacité à l’épée. Il montre dans chacune de ses sorties des points positifs qu’il doit maintenant additionner. Il a besoin, et c’est en toréant qu’il va s’améliorer, de combiner technique et côté artistique pour réaliser des faenas qui portent sur le toro et le public. Autrement dit, il y a encore du travail, mais l’élève est sur la bonne voie.
Rafi Raucoule, élève de Patrick Varin, débute ce jour dans le Sud-Ouest. Son premier eral est excellent. Le novillo est noble et répète dans la muleta. Le torero du Sud-Est réalise face à cet adversaire une excellente faena. Il se croise, conduit la charge avec élégance et temple exploitant au mieux les qualités du bicho. Avec beaucoup de planta torera, il arrive à s’imposer face à un Mayalde encasté et exigeant. Hélas la mise à mort n’est pas encore le point fort de Rafi. Il perd à l’épée le fruit de tout son travail. Il devra se contenter d’une vuelta.
Comme l’avait prédit le mayoral, le dernier eral a été le moins bon du lot. Distrait, il a une charge brusque. Plutôt sur la défensive, il met en difficulté le novillero qui n’a pas su trouver les clés pour résoudre les problèmes posés. La mise à mort sera compliquée. Le jeune torero nîmois est à suivre car il a montré ce jour qu’il était un très bon muletero. Il lui reste à travailler la lidia des toros mansos et surtout le maniement des aciers. On aura le plaisir de le revoir à Samadet le 12 Mars avec son collègue Thomas Ubeda qui a montré de bonnes choses lors de ces interventions à la cape et aux banderilles.
Album photos de la novillada par Christian Sirvins
Reseña : Thierry Reboul pour CorridaFrance