Interview de Nuno Casquinha
Originaire de Vila Franca de Xira (Portugal), Nuno Casquinha a pris l'alternative en 2011 à Villanueva del Fresno, des mains de Javier Solis et Julio Parejo comme témoin. Après un très beau parcours de novillero pendant lequel il a pu fouler le sable de toutes les grandes plazas d'Europe et de triompher comme matador de toros au Mexique, il se prépare désormais pour cette nouvelle et décisive temporada en Europe.
Mundillo Taurino : Bonjour Nuno, pour commencer merci de répondre à nos questions, Comment est née ta passion pour les toros ?
Nuno Casquinha : Bonjour Anaïs, merci beaucoup pour cette interview et pour me donner l’opportunité de pouvoir m’exprimer aux aficionados. Mon aficion vient de plusieurs facteurs, entre autres, ma famille qui a des relations avec le milieu taurin et les chevaux, de plus ma terre, Vila Franca de Xira qui est très aficionada et depuis tout petit, je suis allé voir les toros au campo, dans les rues et dans les arènes. Si je ne devenais pas torero, au minimum, j’aurais été aficionado
MT : Tu as débuté comme élève à l’école taurine de Moita de Ribatejo à Vila Franca de Xira et après tu es partit à Madrid à l’école de Tauromachie Marcial Lalanda de Madrid ?
Nuno Casquinha : Exactement, j’ai donné mes premières passes avec le maestro Armando Soares en Moita, après je suis allé à Vila Franca de Xira avec le maestro Jose Julio et plus tard, j’ai eu l’opportunité d’intégrer l’école de Madrid par l’intermédiaire de Don Victorino Martin, ce fut un grand pas pour moi, à 15 ans partir de ton pays, sa ma fait énormément mûrir. Je suis rentré directement dans le groupe B, avec le maestro Macareno et quelques temps après aux C avec le maestro Joaquin Bernadó
J’avais atteint un de mes objectifs, mais je savais que ce qui m’attendait devenait plus sérieux.
MT : Après tu as toréé beaucoup dans tout le monde, tu t’es présenté au Méxique, Madrid et Seville ?
Nuno Casquinha : En réalité, ce fut une étape un peu plus longue que la normale, mais ça m’a donné la maturité nécessaire pour après pouvoir affronter l’étape de matador de toros avec plus d’expérience.
Faire 4 paseos à la Monumental de Las Ventas de Madrid et une fois à La Maestranza de Sevilla c’est quelques choses qui restent présent tout le temps en toi, ce fut un privilège sans aucun doute. De plus, je me suis présenté à Mexico dans les arènes de Puerto Vallarta avec un grand triomphe, car j’ai réalisé une des meilleures faenas de ma vie, coupant deux oreilles et la queue à un novillero de San Isidro, trophée qui n’avait plus été coupé depuis 15 ans dans ses arènes.
MT : Tu as toréé des novilladas dures, que peux-tu dire ?
Nuno Casquinha : Je peux te dire que pour moi, ce fut un honneur de pouvoir toréer plusieurs novilladas de ganaderias considérées dures et pouvoir triompher dans quasi toutes. Je crois que je sais bien m’entendre avec ces novillos exigeants et j’étais content de pouvoir triompher avec ses fers qui exigent plus d’entrega et de connaissance que d’autres. J’ai toréé des Miuras (Carcassonne), Victorino Martin (Moraleja), Partido de Resina (Moraleja), Monteviejo ( Moralzarzal, Pantoja y Beaucaire), Prieto de la Cal (Valverde del Camino),
son premier torero qu’il s’occupait, c’est pour cela que nous commençons de zéro tous les deux. Les premiers mois étaient difficiles, il était difficile de signer des contrats, mais peu à peu, les portes se sont ouvertes.
MT : Ton parcours en Amérique fut riche, avec beaucoup de paseos et de triomphes et en 2013, tu termines leader de l’escalafon ?
Nuno Casquinha : Quand je suis parti en mai 2012, j’avais seulement un contrat de signer et j’ai terminé la temporada avec 25 courses. La saison 2013, sait mieux dérouler, j’ai pu toréer 37 corridas, gracié un toro et être leader de l’escalafon. Quelque chose qui sincèrement, ne me passait pas par la tête, je ne pensais pas que cela arriverait. Mais ce qui est le plus important, c’est que je suis resté fidèle à moi-même dans toutes les arènes où j’ai toréé, ne trahissant jamais ma tauromachie pour pouvoir couper des oreilles plus facilement, c’est de cela que je me sens véritablement fier.
MT : Que peux-tu dire de l’aficion du Pérou ?
Nuno Casquinha : L’aficion du Perou est merveilleuse. Depuis le premier jour, ils m’ont très bien reçu, tout de suite j’ai senti une admiration et une affection énorme envers moi. C’est incroyable à la fin de chaque corrida, la quantité de personnes
pour laquelle il y a de meilleurs espoirs, est plus de contrats et surtout que je passe ce cap pour pouvoir entrer dans les férias.
MT : La France t’a ouvert ses portes comme novillero, moins comme matador de toros, que peux-tu dire ? Quelles sont tes sensations après ton passage en France ? Quels souvenirs gardes-tu ? Qu’as-tu perçu du public français ?
Nuno Casquinha : La France m’a aidé énormément dans mon étape de novillero et c’est quelque chose, envers lequel je suis très reconnaissant. Maintenant, je suis davantage préparé, je crois que c’est le moment de refouler le sable des arènes françaises et de me présenter comme matador, c’est quelque chose qui me donne beaucoup d’illusions. Espérons que ça puisse se réaliser cette année.
Je perçois beaucoup de respect et de sérieux dans le public français, ils font les corridas à l’avance, ils soignent tous les détails, ils sont très professionnels et un exemple à suivre dans les autres pays. En plus, je peux dire que je partage le même goût pour la lidia total et de donner un rôle de protagoniste au toro, quelque chose qui est vraiment apprécié en France.
MT : Tu n’as pas d’apoderado, est-ce que tu as des personnes qui t’aident ?
Nuno Casquinha : En ce moment, je n’ai pas d’apoderado, mais oui plusieurs personnes comme le banderillero Omar Guerra et en France Marc Vargas, qui m’aident à essayer d’entrer cette année dans le circuit des corridas appelées dures, qui est mon chemin, je suis conscient, je me sens préparé pour cela. Je suis très reconnaissant envers eux d’avoir confiance en moi et de lutter avec moi.
MT : Comment se passe l’hiver de Nuno, quel est ton entraînement quotidien ?
Nuno Casquinha : Comme j’ai dit précédemment, cet hiver est assez intense, la préparation est intensive. Mon entraînement quotidien est basé sur 3 heures de toros de salon au quotidien et dans la partie strictement physique, il y a des jours, je cours autour de 20km et d’autres jours, la moitié, mais en changeant de rythme constamment. Mais je te dis, je m’entraîne pour la temporada mais c’est également la façon de me sentir heureux, en me dépassant chaque jour, c’est la façon de me sentir en vie. En réalité, ce n’est as une obligation ou une souffrance, mais un plaisir, de vivre ma profession ainsi.
MT : De quelle manière peux-tu décrire ton toreo ?
Nuno Casquinha : Bien que nous essayions toujours d’expliquer aux aficionados notre toreo, j’essaierai de le faire de la meilleure façon possible. Avec le capote, je procure de la variété et un plus grand rôle au toro lors du tiers de piques, c’est quelques choses qui sait un peu perdu dernièrement, et la saison passée a été récupéré le tiers de banderilles que j’avais laissé il y a 7 ans et ce qui est vrai, c’est que de nouveau j’ai trouvé le sitio comme je l’avais antérieurement, c’est quelque choses que j’ai toujours vu d’une facilité relative, et je ne dois pas le mettre de côté. Avec la muleta, j’aime le toreo avec une économie de mouvements, avec suavidad dans les toques et des muletazos liés.
MT : Comment sera le futur de Nuno Casquinha ? Ses projets ? Comment se présentes la temporada 2016 ? Y-aura-t-il des changements ? Quels sont tes objectifs pour cette année 2016, une année de grande importance pour toi ?
Nuno Casquinha : La temporada se présente mieux que les années précédentes sincèrement. De nouvelles portes se sont ouvertes, qui ne s’ouvrait pas avant et les espoirs sont autres. Dans ma tauromachie, il y a eu quelques changements ses derniers mois, j’ai amplifié mon répertoire à la cape et avec la muleta, je suis sur que les personnes se rendront compte que ma manière de toréer est plus reposée et sereine qu’antérieurement. De la même manière, en essayant d’obtenir un plus grande embestidas.
MT : Comment te sens-tu quelques jours avant le début de la temporada ?
je suis sûr que je vais surprendre.
MT : Pour terminer, souhaites-tu dire quelques choses de plus de toi et ta carrière ? Remercier certaines personnes publiquement ?
Nuno Casquinha : Pour terminer, j’aimerais dire merci à toutes les personnes qui se sont intéressé à moi chaque jour où je toréais, qui s’intéresse à ma carrière et qui m’aide dans les bons et mauvais moments. Je ne veux pas spécifier certaines personnes, car je vais en oublier, pour cela, je préfère remercier tout le monde en général et leur dédier mes triomphes. A tous merci beaucoup !
MT : Du point de vue de l’aficionado et du torero, comment vois-tu évolué la tauromachie ?
Nuno Casquinha : Le toreo a beaucoup évolué lors des dernières années, il a atteint une perfection, qui paraissait encore impossible il y a quelques années, mais cela a été obtenu aussi grâce à l’évolution qu’il y a eu dans les ganadérias. Bien qu’aussi, j’aime voir les faenas du passé, pour apprendre de cette toreria qui se voit moins.
MT : Merci beaucoup Nuno de nous avoir accorder ces quelques minutes pour répondre à nos questions. Nous te souhaitons mucha suerte pour 2016.
Nuno Casquinha : Merci beaucoup Anais pour ta gentillesse et félicitation pour ton site Mundillo Taurino.
Propos recueilli par Anaïs Cazenave
Photos d'Archives Nuno Casquinha