Triomphe de Tibo Garcia à Vergèze

Vergeze
Novillos de Cuillé pour 

Manolo Vanegas : Ovation et Oreille après deux avis 

Juan de Castilla : Vuelta et Oreille

Tibo Garcia : Oreille et Oreille

Album photos de la novillada ICI par Jean Pierre Souchon

Vergèze revenait cette année à la novillada. Cela semble plus raisonnable, d’autant que les grandes ferias laissent peu de place dans leur programmation à cette antichambre de la profession.

Au menu six novillos de Philippe Cuillé, bien présentés pour la catégorie de la plaza, bien que peut-être pour certains pas assez rématés. L’herbe de printemps n’étant pas la meilleure pour garantir la force, la course afficha une puissance juste et les rencontres au cheval manquèrent donc un peu d’intensité, même si le moral était au rendez-vous.

Manolo Vanegas hérita d’un premier adversaire aux cornes accrocheuses, qu’il lui fut difficile de templer. Etoffes accrochées, nombreux désarmés, le trasteo du jeune vénézuélien résulta décousu malgré ses efforts pour bien faire les choses. A peine une paire de véroniques et une demie, puis après une pique traserita en poussant un peu, une faena ambidextre au cours de laquelle l’utrero chargea de façon désordonnée en se retournant très vite. Quelques muletazos de correcte facture dans un ensemble très brouillon terminé par des manoletinas serrées. Salut après une estocade quasi-entière en place.

Manolo mit bien sûr les bouchées doubles à son second. Après réception par une paire de véroniques et revolera, le Cuillé prit deux légères rations de fer, et c’est ensuite de rodillas que le jeune vénézuélien débuta sa faena par passes hautes. Comme le premier, l’animal jouait du couvre-chef ei il parvint à désarmer le garçon à plusieurs reprises, mais à chaque fois celui-ci reprit les commandes et finit par livrer quelques bonnes séquences sur les deux bords, intercalant par ci par là quelques passes cambiadas et autres circulaires inversées. C’est à nouveau par manoletinas que Manolo conclut sa faena, mais cette fois de rodillas. Deux entrées a matar sincères pour une entière contraire. Oreille.

Le jeune mexicain Juan de Castilla a affiché une façon très sud-américaine de toréer en essayant de mettre de l’alegria dans son trasteo (avec parfois des lourdeurs comme on le verra plus loin). Après quelques véroniques et demie près des tablas, il fit piquer par deux fois son opposant de loin, puis signa un quite par chicuelinas et demie auquel Tibo Garcia répondit à l’identique. Le garçon baissa ensuite joliment la main sur les premières séries droitières, aguantant bien les charges puis changea de main pour quelques tandas gauchères manquant un peu de fond. Le Cuillé finissant a menos, Juan raccourcit la distance pour des circulaires inversées avant de conclure par quatre manoletinas. Vuelta après une entière delantera latérale.

Le quinto fut accueilli par de bonnes véroniques mais la serpentina finale avorta en début d’exécution. Le Cuillé fit ensuite chanter les étriers pour un picotazo qui fut doublé par une légère ration de fer en venant de plus loin. Le début de faena fut classisue avec de bons derechazos, le passage à gauche s’avérant moins convainquant dans la foulée. Faute d’imagination, on eut droit à des passes en rond, à l’envers, puis à l’endroit, puis de nouveau à l’envers, en tout une bonne dizaine au point que j’eus envie d’offrir un GPS au novillo pour qu’il se repère après avoir tant tourné. Insupportable ! Estocade caida après dernière séquence encimista et une oreille (pour payer sans doute le déplacement !).

Tibo Garcia termine en grand vainqueur de la tarde avec en mains une oreille de chacun de ses adversaires. C’est bien pour lui, mais il y a encore du travail. Normal, il est en début de parcours et sa marge de progression est grande. Tout cela pour dire qu’on le vit plusieurs fois en difficultés et que le garçon a besoin encore de se roder. Face au troisième, il débuta par bonnes véroniques, rématant avec allure avant de confier son adversaire aux bons soins de son picador pour une pique et un picotazo pris sans s’employer. Après un quite de Manolo Vanegas par véronique, chicuelina et larga, Tibo débuta sa faena par doblones genou plié, puis resta à droite pour une série de derechazos qui se termina par une voltereta plus spectaculaire que grave.

Remis sur pieds, le jeune nîmois poursuivit sur la corne droite, se faisant désarmer après la première série, puis changea de main pour des naturelles accrochées et nouvelle bousculade par un novillo à l’affut de la faute. Après quelques molinetes, Tibo logea une entière tendida habile qui lui valut de promener le premier trophée de la tarde.

Le sixième fut le meilleur novillo de la tarde, du moins pour le torero, et il fut à mon avis un peu sous-employé par manque d’expérience. Accueilli par une bonne séries de véroniques, le dernier Cuillé, un joli jabonero, prit deux courtes rations de fer latérales, puis se livra dans la muleta. Un peu précipitée au départ, la faena s’étoffa lorsque Tibo laissa un peu de temps au novillo pour se reprendre entre les séries. Le travail fut ensuite plus aéré, plus propre, à droite comme à gauche, Tibo baissant élégamment la main par moments pour donner plus de profondeur à ses muletazos. Il réduisit la distance au final, dessinant  quelques statuaires et une trincherilla, finissant par la suerte del abanico. Entière caida au second assaut. Oreille synonyme de sortie a hombros et salut en compagnie du ganadero du jour, Philippe Cuillé.

A l’issue de la course de la course, Tibo Garcia reçut des mains de Bernard Planchon, délégué de l’UCTPR, le trophée attribué au meilleur novillero, le maire, René Balana, remit le trophée de la ville de Vergèze à Philippe Cuillé tandis que le trophée Di Justo revenait au Centre de Tauromachie de Nîmes.

Album photos de la novillada ICI par Jean Pierre Souchon

Reseña : Patrick Colleoni - Torobravo