Sebastien Castella : Deux oreilles et Applaudissements
Certes Jabatillo, toro d' Alcurrucen, a été un toro d' une noblesse extrême, humiliant un maxi dans les étoffes de celui que les espagnols voudraient faire leur, mais qu' ils appellent "el de Béziers". D'ailleurs Jabatillo a fait une vuelta posthume, même s' il n'a pas eu l'occasion de s'employer un peu plus à la pique.
Mais ce n'est pas tout d'avoir un toro, encore faut il en profiter ! Et Castella n'a pas loupé le coche. Dés le début, de belles véroniques, série achevée par une demie qui était plus qu' un "détail". D'ailleurs le maître es détail s'est risqué dans un quite, malheureusement moins fluide. Sébastien aujourd' hui était le meilleur !
La faena a commencé par une extraordinaire série de cambiadas au centre, la première voyant le toro arriver droit sur le maestro que l' on croyait en grand danger, mais un petit coup de poignet, et hop, le fauve dans le dos. Public de Las Ventas debout ! Ensuite, séries à gauche, la muleta trainant sur le sable. Pûreté ! Série à droite, changement de main final. . Et ainsi de suite, Castella a su être suave jusqu'au bout sans avoir se livrer à des exercices circulaires dans les cornes. Fin de faena par doblones ou plutôt par "poncinas" , une fin toute en conformité avec la classe de cette faena. Un estoconazo, que certains puristes jugeront peut-être quelques petits mm de côté, mais une estocade totale.
L'arène est une marée blanche.....le président sort un mouchoir blanc, puids le bleu, et enfin le 2eme blanc qui offre à Castella sa Puerta Grande.
A son 2eme, le toro ne sera pas le frère de comportement du premier. Pourtant Castella entame sa faena assis sur l'estribo, mais il comprend que sur la corne droite, ce n'est pas la meilleure et s'engage dans des naturelles où l' on sent le danger permanent.L'épée pêche par son engagement et son placement. Applaudissements.
Morante avait bien débuté son après-midi et dés la première véronique le public rugissait déjà ses "ole". A la pique le cheval se retrouva avec son cavalier renversé. Quelques belles séries ensuite, les inconditionnels de Morante salivaient, les autres le trouvaient bien. Estocade au large. Silence.
A son 2eme, un Morante que l' on voit trop souvent, refusant le toro.Quelques sifflets.
El Juli semblait être venu avec toute la volonté du combattant voulant triompher. Dés le début, il nous gratifia de quites par chicuelinas, auxquelles Castella répondit de même. Mais malgré cette volonté de dominer, la faena paraîtra un poil laborieuse. Julipie sur le M40. Silence
Au 2eùme mêmes efforts, même volonté : Après un quite par gaoneras, remarquable début de faena par statuaires totalement immobiles. Puis il chercha de nouveau à s' imposer dans des séries qui respiraient la technique du maestro, mais sans jamais tutoyer la réussite espérée. Il faut dire que ce toro n'était pas le meilleur de la tarde. Une 1/2 sur le nouveau M50 désormais éloigné du centre madrilène, et bonne épée au second essai. Applaudissements
Castella est sorti de Las Ventas dans le délire. Entre la Puerta Grande et son bus, ses pieds n' ont pas du toucher terre, porté par ceux qui voulaient le toucher, tel un Dieu qu' on idolâtre.
No hay Billetes. Juan Carlos présent, a reçu les brindis de Morante et d' El Juli, Castella le saluant avant d'aller brinder Jabatillo au public.