Vic Fezensac : Toros de José Maria Escobar pour
Rafaelillo : ovation et silence
Manuel Escribano : oreille et ovation
Paco Ureña : silence et ovation

Rafaelillo s'en est vu pour se débarrasser du quatrième, manso de catégorie. Il a du son salut à son métier et à son courage. Paco Ureña trop vert pour une rencontre un peu trop musclée pour lui, n'a pas pu tirer son épingle du jeu. On ne lui enlèvera pas son courage. Manuel Escribano est en pleine forme. Rien ne l'effraie. Il domine les trois tiers et celui des banderilles particulièrement. Son envie fait plaisir à voir. Il emballe tout le monde par son enthousiasme. Sa deuxième faena devant un animal noble mais faible a montré qu'il n'était pas seulement un guerrier, mais aussi un torero qui a le sens du rythme, élégant et varié dans son style. C'est vraiment l'homme en vue de ce début de temporada. Il peut devenir une icône car, cerise sur le gâteau, il tue avec décision.

Le soir, très hamonieuse la corrida de Cebada pour les amateurs du genre en tous les cas: les premiers, deuxième et cinquièmes des estampes dans le type de la maison. Elle fut intéressante dans l'ensemble avec deux grands toros, le quatrième violent mais spectaculaire et surtout le sixième qui partit de loin à la pique et qui fut pas la suite vibrant sous la muleta, humiliant et répétant ses charges sans se lasser. Il fit donc une vuelta, controversée comme de juste...

David Mora est passé à côté d'un grand succès au sixième. A la muleta, il s'accorda parfaitement à la caste boyante de "Somnambula". Il le toréa dans un mouchoir de poche avec ce mélange de fermeté dominatrice et de recherche esthétique qui en fait un des toreros les plus intéressants du circuit. Un torero qui doit beaucoup à Vic où il a souvent triomphé. David, pourtant réputé bon tueur, fut particulièrement calamiteux à l'épée, ce qui l'empêcha de bien remater cette journée. Du moins aura-t-on vu les qualités (remarquables pour qui sait regarder) du somnambule de Cebada.
Reseña : Pierre Vidal
Photos : Alexis Yckache