Istres
Toros de Victorino Martin
Uceda Leal : applaudissements et silence
Sébastien Castella : ovation et silence
Alberto Aguilar : silence et oreille

Si la corrida de Victorino Martin avait été un réèl succès l'année dernière avec la sortie en triomphe d'El Fundi, Alberto Aguilar et du fils Victorino, cette réédition en 2013 aura offert un tout autre spectacle. Mais on le sait - et l'on doit l'accepter car c'est ce qui en fait son intérêt - la tauromachie est un art incertain qui balance entre bonnes et mauvaises surprises selon les jours.
Torero discret, Uceda Leal fit preuve au cours de cette après-midi de beaucoup de valeurs et montra tout le respect qu'il porte à l'Aficion française, qui a eu peu l'occasion de le voir toréer. Face au premier toro, un exemplaire noble répétant sa charge avec entrega, le madrilène fit étalage de ses bonnes attitudes et dispositions au cours d'une faena sincère qui perdit en transmission sur sa fin. Il reçut des applaudissements chaleureux après avoir tué d'une entière légèrement caïda.
Son second adversaire, à la présentation irréprochable, n'était pas un toro de la même trempe puisqu'il révéla un caractère violent lorsque le madrilène lui présenta la muleta. Les assauts vigoureux de l'animal empêchèrent le torero, malgré sa volonté et son savoir-faire, de pouvoir s'exprimer librement et décontracté. Pinchazos et entière delantera. Silence.

Désigné torero révélation pour ses dernières prestations dans les arènes de Madrid, Alberto Aguilar était également un acteur important et attendu pour cette corrida. Brindée au ciel à un membre de sa famille récemment disparu, la faena composée par le madrileño face à son premier opposant ne put prendre que peu d'intérêt - sinon celui de voir sa technique aguerrie - en raison du pauvre jeu de l'animal. Rencontrant des difficultés avec l'épée, il écouta le silence au terme du combat.
Mais le poder que possède Alberto Aguilar sur les toros eu raison de son exemplaire exigeant qui lui mena une lutte acharnée. A force de persévérance, et par un travail intelligemment mené, le madrilène arracha au bicho des muletazos percutants que le public ne manqua pas d'apprécier. Il pincha à deux reprises avant de placer une estocade entière d'effet rapide, et la présidence accorda l'oreille majoritairement réclamée.
Même si cette défaillance - inhabituelle - aux aciers a privé Alberto Aguilar d'un second triomphe retentissant dans les arènes du Palio, il aura tout de même confirmé le grand moment dans lequel il se trouve et démontré à tous sa capacité à pouvoir atteindre le sommet d'ici un futur proche. Il y avait donc bien une bonne surprise aussi dans cette corrida ...