Interview de Mario Dieguez

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Originaire de Coría del Rio, Mario Dieguez est un jeune novillero sévillan avec picadors simple et discret qui ne demande qu'à vivre sa passion et réaliser son rêve. Récemment et en l'espace de moins d'un mois, il aura eu l'opportunité d'effectuer deux paseos dans les arènes madrilènes de Las Ventas. Rencontre avec un torero remplie d'envie.

Mundillo Taurino : Bonjour Mario. Raconte-nous comment est née ta passion pour la tauromachie et de quelle manière s’est enchainé ton parcours professionnel.

Mario Dieguez : Bonjour à tous. Ma passion est née étant jeune garçon lorsque j’ai donné mes premières passes à un animal au campo. C’est une chose qui t’attrape et entre en toi au point de vouloir t’y consacrer entièrement. C’est ainsi qu’a débuté ma carrière, ne considérant pas le toreo comme un jeu mais comme une profession sérieuse que je connaissais encore peu. Certaines interrogations se posent et à partir de ce moment là, tu commences à t’entrainer et t’intéresser un peu plus encore à ce milieu. J’y ai pris goût tout jeune et, aujourd’hui plus âgé, je me suis investit et lancé dans la profession.

MT : Quels toreros t’inspirent particulièrement ?

Mario Dieguez : Je pense que tout est déjà presque inventé dans le toreo mais grâce à dieu, 

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MT : Actuellement au stade des novilladas piquées – et par les temps difficiles que connait la tauromachie – tu n’as eu que très peu d’opportunités de toréer cette année. Comment vis-tu cette période ?

Mario Dieguez : C’est un moment très difficile pour tout le monde. Ce qu’il se passe c’est que les postes sont très fermés et je pense qu’il serait nécessaire d’ouvrir un peu plus l’éventail des toreros. Moi par exemple, je suis allé deux après-midi à Madrid au cours desquelles j’ai fais mes preuves et je suis toujours arrêté, sans aucun contrat. C’est une peine non ? Tout comme la manière dont je me suis présenté à Madrid, en n’ayant quasiment pas toréé auparavant... Mais c'est une opportunité qui, par chance ou malchance, peut aider à faire exister quelques toreros. Bien que le chemin soit si dur et qu’il fatigue parfois, il n’en demeure pas moins très beau si l’on est capable de l’endurer avec beaucoup d’afición.

MT : Malgré tout, tu as effectué deux paseos à Madrid (où tu y faisais ta présentation), dans les arènes les plus importantes du monde…

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madrilène envers laquelle je suis très reconnaissant. En effet, après avoir trouvé de nombreuses portes fermées, Madrid m’a ouverte les siennes en me laissant ces deux opportunités.

MT : Tu as laissé une très bonne impression générale au cours de ces deux après-midi – une vuelta al ruedo le jour de ta présentation et 3 saluts ensuite – Quelles ont été tes sensations personnelles suite à ces courses  et quels retours as-tu eu sur tes prestations ?

Mario Dieguez : Mon passage par Madrid a été très positif, surtout moralement. Recevoir trois ovations du public et faire une vuelta al ruedo après pétition d’oreille a été pour moi une agréable récompense, d’autant plus que j’ai laissé une bonne impression aux professionnels et aux aficionados. Les sensations que j’ai éprouvées ont été très bonnes et l’on a beaucoup parlé de moi par la suite, comme un novillero prétendu jusqu’alors inconnu qu’il a été intéressant de découvrir. Je leur en suis reconnaissant tout comme à la presse qui m’a redonné beaucoup de moral grâce à ses critiques. Je profite également pour remercier de tout cœur les aficionados, mes amis et tous ceux qui me suivent pour leur soutien.

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MT : As-tu d’autres contrats prochainement et que peut-on te souhaiter pour le futur ?

Mario Dieguez : Pour le moment, j’espère pouvoir signer deux contrats supplémentaires mais rien n’est encore fait définitivement. J’espère que d’autres propositions viendront par la suite… et je souhaite à tout le monde de profiter d’une bonne et intéressante fin de temporada.

MT : Merci Mario pour l'attention que nous as preté et les minutes que tu nous as consacré pour répondre à ces questions. Bonne chance pour la suite.

Mario Dieguez : C'est un plaisir pour moi, merci à vous et je salue bien cordialement tous les lecteurs de votre site.

Propos recueillis par Anaïs Cazenave
Photos  : Joël Buravand, Victor Bernadet, Sophia Khodr et Las Ventas

 

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ce qui lui donne de l’émotion est la personnalité et la manière de l’interpréter de chaque torero. Rafael Soto Moreno dit “Rafael de Paula” est celui qui m’inspire le plus, bien que je sois également très admiratif des maestros comme Morante de la Puebla, Joselito, Oliva Soto, José Calvo, Julio Aparicio, Manzanares padre, Antoñete, Curro Romero etc. En fait, je me considère notamment admirateur des toreros qui en une après-midi sont capables de te bouleverser, de toucher ton âme, sans pouvoir expliquer pourquoi. Et naturellement, je respecte et admire tous les autres et quelconque personne qui ose se mettre devant un toro.

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Mario Dieguez : Oui, c’est vrai que j’ai eu le privilège de me présenter cette année, pour mes deux seuls contrats, dans la capitale du toreo. Ce sont des arènes qui motivent par le simple fait de t’y voir annoncé et de penser que toutes les figuras passent par là au cours de la temporada. Le mental est renforcé, l’adrénaline intensifiée, surtout lorsque l’on a l’intention de profiter au maximum de chaque moment et minutes, y compris des semaines préalables au rendez-vous.

MT : Comment t’étais-tu préparé pour ces deux compromis ?

Mario Dieguez : Je suis arrivé en ayant toréé que très peu auparavant, que ce soit dans les arènes ou au campo. Le bagage de préparation a donc été léger et afin de compenser le manque de pratique, je me suis beaucoup entrainé de salon, et surtout, préparé mentalement. Cette temporada restera particulièrement gravée dans ma mémoire puisque que j’ai réussi à passer une épreuve de taille et que j’ai pu profiter de l’afición 

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MT : Tu es désormais aidé par Jean Gilbert et Curro Sierra. Peut-on parler d’une relation d’apoderamiento entre vous ?

Mario Dieguez : Non, aucun contrat n’a été signé, seule une traditionnelle poignée de main a été donné. Avec Jean Gilbert, nous travaillons ensemble depuis déjà plusieurs années. Je le connais et il m’aide depuis que je suis novillero sans picadors, raison pour laquelle j’ai une affection particulière pour lui, tout comme pour sa femme Maria. Curro Sierra, lui, est un ami avec lequel je me suis beaucoup entrainé cet hiver dans l’optique de pouvoir me présenter à Madrid grâce à ses contacts. La poignée de main s’est faite ainsi, laissant les portes ouvertes pour toute autre offre proposée.

MT : L’aficion française t’a découvert il y a déjà plusieurs années et t’a à nouveau donné au mois de juin l’occasion de tuer l’un des deux derniers toros de Sanchez Fabre (l’un des toros de réserve prévu pour la corrida de Saint-Sever). Quels rapports entretiens-tu avec cette aficion ?

Mario Dieguez : La France m’a ouvert des chemins depuis mon étape de novillero sans picadors jusqu’à mes débuts avec picadors. J’y ai ensuite toréé une novillada piquée et également quelques festivals. Et cette année, lors d’une fiesta campera aux côtés de José Calvo, j’ai eu l’opportunité de tuer un sobrero de Sanchez Fabres qui était destiné à la corrida célébrée à Saint-Sever. Malgré le peu de contact que nous avons eu, je me sens très protégé par l’afición française pour laquelle j’ai beaucoup d’estime. Je lui suis très reconnaissant parce que je pense surement que je serai resté sans toréer en Espagne si je n’avais pas été aidé en France.

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Date de dernière mise à jour : Mon 05 Jul 2021

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