
Mundillo Taurino : Bonjour Marc. Tu as eu peu de contrats durant cette temporada mais tu as su saisir chaque opportunité qui s'offrait à toi. Tu as triomphé à chacune de tes courses sauf à Céret où malgré tout tu as laissé une bonne impression. Quels sont les secrets de ces triomphes ?
Marc Serrano : Pour ma part, même s'il est certain que je n'ai pas eu beaucoup de contrats cette saison, le bilan que j'en tire est plutôt positif. A Céret, même s’il y n’a pas eu de triomphe au terme de la corrida, ça reste une actuation importante et positive. L’oreille coupée au second toro a de la valeur aux yeux de l’aficion française et est en train de me servir pour confirmer ce qu’il s’est passé en Espagne, où j’ai coupé pas mal d’oreilles en

MT : Comment as-tu vécu cette temporada ?
MS : La temporada a relativement été positive mais le nombre de spectacle à diminuer. En Espagne cette diminution s'est fait ressentir et je crois qu’on a perdu 30 % de spectacles dans l'année. Pour ma part aussi la saison a été un peu difficile parce qu'il y avait certain endroit où j'espérais pouvoir remettre les pieds.. Je fais notamment référence en France comme à Nîmes après le coup de corne de l’année précédente, où des promesses m'ont été faites et qui, malheureusement au dernier moment, n’ont pas été confirmées. C'est en celà que la temporada a été difficile pour moi. D’un autre côté, comme je le disais précédemment, sur un point de vue plus professionnel, la saison s'est révélée être intéressante et positive.
MT : Quelle est ta meilleure faena ?
MS : Sur un point de vue artistique, ma meilleure faena a été avec le deuxième toro de Pablo Mayoral à Villamanta. C’était un toro de Santa Coloma très intéressant, sorti brave avec beaucoup de transmission mais qui, comme un toro bravo, permettait très peu d’erreur. Sur un point de vue marquant, et qui m’a le plus apporté pour les yeux de l’aficion française, il s'agit bien sur de la faena réalisée à mon second toro de Prieto de la Cal à Céret.

MT : Comment as-tu voulu être torero ?
MS : Je suis né à Nîmes, d’origine espagnole, mon grand père était très aficionado et il me parlait souvent de tauromachie. Il y avait avant une coutume à Nîmes qui permettait aux personnes sans place d'entrer aux arènes pour voir le sixième toro. Un jour de feria, et un peu par hasard alors que je devais avoir environ 7 ans, je me baladais autour des arènes avec ma mère et leurs portes se sont ouvertes. Ma mère m’a brièvement expliqué ce qu’il se passait, et toute cette agitation m'a donné envie d'entrer à l'intérieur. Depuis ce jour, où j’ai dû voir approximativement 3 minutes de la fin de faena, j’ai été subjugué par l’ambiance, par le torero, par l’animal et c’est à partir de là que j’ai eu envie d’y retourner. Puis, bien que ne me pensant pas capable de toréer, j'ai eu envie d'essayer et l'histoire à commencer ...

MT : As-tu le souvenir de ta première rencontre avec un becerro ?
MS : Oui. A l’époque j’étais à l’école taurine, on s’entrainait les mercredi et samedi après-midi et au mois de janvier/février, l’école faisait venir dans les arènes de Rodilhan de petits veaux ou des vaches camarguaises. Je garde beaucoup d'images de cette période-là.
MT : Quel regard portes-tu sur la tauromachie et l’aficion française ?

MT : As-tu un rêve à réaliser, comme confirmer ton alternative à Madrid par exemple ?
MS : C’est bien sûr un de mes rêves, mais c’est surtout un objectif. J'ai à présent 12 ans d’alternative, je me sens prêt, et je crois que ce serait le bon moment. On a essayé d'organiser cet évènement pour 2012, mais ça n’a été possible. Des promesses m'ont été faites, on verra si elles se concrétisent par la suite. Ma confirmation d'alternative serait à priori plutôt envisageable en 2013, je croise les doigts pour que ce ne soit pas des paroles en l'air ...
MT : As-tu un apoderado ou es-tu en contact avec quelqu’un ?

MT : Espères-tu avoir plus de contrats dans le Sud-Ouest et que les organisateurs te fassent plus confiance ?
MS : Oui, c’est vrai que dans le Sud-Ouest, il y a une grande et belle aficion, énormément de spectacles sont organisés et je n’ai jamais beaucoup eu l’occasion d'y toréer en tant que matador de toros. J’ai toréé quelques festivals mais à part la corrida que j'ai tué à Vic au mois d'août, je n'ai pratiquement jamais foulé le sable des arènes du Sud-Ouest. Pour 2013, cela fait également partie de mes souhaits.
MT : Merci beaucoup Marc, et mucha suerte pour la temporada 2013.
*23 Mai 2007 : 6 Toros de Torrenueva pour Michel Lagravère (confirmation d’alternative), Morenito de Nîmes, Swan Soto, Marc Serrano, Julien Lescarret, Jonathan Veyrunes.
Propos recueillis par Anaïs Cazenave Photos : Alain Damie, Anthony Pagano, Laure Crespy, Nadège Lamathe et Pierre Planas