Beaucoup d’informations fausses circulent sur les différentes piques utilisées en France. J’aimerais pouvoir clarifier d’une façon simple et précise ce qu’il en est.
Actuellement en Europe, France et Espagne circulent 3 types de piques (puyas) :
- La pique dite « espagnole » définie par le Ministère de l’Intérieur espagnol en 1996 (cf règlement taurin),
- ensuite la pique dite « andalouse », même modèle que la précédente mais de cotes réduites, adoptée par l’Andalousie en 21 mars 2006, ensuite par le Pays Basque et Castille et Leon
La corde est utilisée pour correspondre à une réglementation ancienne. Actuellement, la réglementation stipule que le plastique peut être utilisé à la place de la corde s’il apporte un avantage technique meilleur.
Cette année, le puyero Garcia s’en est affranchi en utilisant des corps en plastiques qui reproduisent par moulage le relief de la corde. Manolo Salès, puyero de Valencia utilisait déjà bien avant ce procédé validé par le ministère de l’Intérieur.
Depuis 2012, en France, Philippe Heyral utilise les anciennes piques de Garcia sans mettre les cordes sur les corps en plastique car elles représentent un frein : de la sorte, la pique pénètre plus facilement. C’est ce qu’on voulu faire certains picadors cette année à Céret avant la corrida en enlevant les cordes sur les piques - démarche naïve et sans esprit de mal faire : ils voulaient un outil plus facile d’utilisation pour favoriser le spectacle. Le problème soulevé par la commission et le Président de la course c’est que, cordes enlevées, la pique n’était plus aux cotes réglementaires…
Et aujourd’hui, il y a encore des picadors qui préfèrent les piques encordées parce qu’elles rentrent par éclatement et font davantage saigner le toro. Voilà l’état du débat.
L’année dernière, les autorités de Santander m’ont réclamé une pique française pour l’analyser à Madrid auprès des Présidents des Palco de toutes les communautés espagnoles, eux-mêmes présidés par Marcelino Moronta.