
Vic-Fezensac : Dimanche AP
6 toros Dolores Aguirre pour
Fernando Robleño : Ovation et Silence
Javier Castaño : Applaudissements et Sifflets
Alberto Lamelas : Salut et Oreille
Vic a trouvé son héros : Alberto Lamelas et un épilogue qui renoue avec le passé glorieux de l'arène gersoise. Ce dernier toro de Dolorés Aguirre fut le grand moment de cette féria gersoise. Un moment gâché, il faut le dire, par la pingrerie d'un président qui a manqué de sentiment et qui n'a pas récompensé par un double trophée l'immense courage d'un torero modeste, transcendé par les circonstances et qui mérite mieux que son rang actuel.
Ce sixième toro, long comme un jour sans pain, haut comme un immeuble New-yorkais et armé jusqu'au dent a d'abord mis la panique dans le callejon où il a tenté de sauter à plusieurs -tous aux abris!. Puis il a renversé Gabin Rhéhabi picador héroïque lui aussi, lors d'un batacazo terrifiant au centre de la piste. Il a terrorisé ensuite les cuadrillas qui eurent bien du mal à poser quatre banderilles, une par une. Dans le stress général, Alberto s'est alors planté au centre de la piste et arracha quatre séries de trois passes à l'Aguirre. Certes elles furent accrochées, un peu désordonnées mais le toro -dont on attendait rien- finit par se soumettre à la volonté du torero. Douze passes pas une de plus, toutes émouvantes, soutenues par un public en transe avant un estoconazo en place et un descabelllo qui envoyèrent le monstre ad patres.
Grand moment et grande ovation d'une arène électrisée par la sauvagerie de l'affrontement, hurlant torero! toreo!. Vic es otra cosa et nous avons touché là l'essence même de la corrida: ce dur combat où seuls les héros triomphent.
Pierre Vidal